Le travail : facteur de risque ou de protection pour l'anxiété et la détresse ?

Conciliation travail et vie personnelle

 

Work-life balance as a personal responsibility: The impact on strategies for coping with interrole conflict
Perreault, M et Power, N. Journal of Occupational Science, 2021

Dans un contexte sociopolitique néolibéral, la pression au travail s’accroît de même que les attentes concernant la performance des rôles non professionnels. Ces facteurs compliquent le défi que représente la gestion des conflits inter-rôles.

Dans les pays économiquement plus développés, l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée est une expression qui a fini par dominer la conceptualisation de la négociation des conflits inter-rôles dans le discours public. La façon dont cette expression a été adoptée dans le contexte de l’idéologie néolibérale a fait passer la responsabilité de la gestion des conflits inter-rôles du niveau organisationnel et politique (macro) au niveau individuel (micro).

Ce processus a entraîné une situation inadaptée dans laquelle l’individu cherche à réguler de manière indépendante les exigences de rôle contradictoires à l’aide de stratégies d’adaptation centrées sur le problème, largement inspirées des techniques de gestion de la performance en milieu de travail.

En réponse à cette situation, il faut en premier lieu examiner les hypothèses implicites présentes dans l’interprétation publique du concept d’équilibre vie professionnelle-vie privée et évaluer comment ces hypothèses façonnent les stratégies adoptées par l’individu pour faire face aux conflits inter-rôles. En second lieu, il importe de développer des stratégies d’adaptation qui conviennent mieux aux objectifs personnels. Les modèles alternatifs découlant de la recherche en sciences de l’occupation, comme l’équilibre occupationnel, l’équilibre du style de vie ou l’équilibre de vie, peuvent être plus appropriés pour comprendre et aborder la négociation des conflits inter-rôles au niveau individuel.

https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/14427591.2021.1894596

 

Je ne suis pas une compagnie ! L’ intrusion des valeurs corporatives dans notre intimité

Perreault, M. Éditions Stanké, 2011

On le sait : les races animales supérieures ont dominé l’environnement de façon à s’épanouir… même au détriment des autres races. Partant du postulat (peut-être pas si saugrenu) que les entreprises sont désormais l’espèce la plus évoluée, le psychologue

Michel Perreault explique pourquoi les humains sont maintenant dominés par celles-ci, se conformant docilement et empruntant des attitudes corporatives pour résoudre leurs problèmes personnels… bien souvent pour leur plus grand malheur. Ce faux ouvrage de croissance personnelle se veut donc une charge humoristique et documentée contre l’envahissement des valeurs corporatives dans l’intimité des gens, qui se perçoivent eux-mêmes de plus en plus comme des PME.

Édition française (La Découverte) : Je ne suis pas une entreprise! Guide de survie personnelle pour le XXIe siècle: https://www.editionsladecouverte.fr/je_ne_suis_pas_une_entreprise_-9782359250497

Le travail comme facteur de protection

Perreault, M., Power, N., Touré, E.H. et al. Transitional Employment and Psychological Distress: a Longitudinal StudyPsychiatr Q 91, 735–747 (2020). https://doi.org/10.1007/s11126-020-09739-0

Although it has been established that employed status is generally associated with better mental health than unemployed status, the psychological mechanisms that underlie the longitudinal association between employment status and psychological distress remain to be understood.

Initial mental health, lower coping skills and social support, and more stressful events could potentially preselect certain vulnerable individuals to be at higher risk for unemployment or employment instability.

The aim of this study was to examine the longitudinal association between employment status (including transitional employment status) and psychological distress, controlling for the effect of initial psychological distress, coping skills, social support, and stressful events. In 2009, residents from the epidemiological catchment area of south-west Montréal responded to a randomized household survey for adults. Follow-up surveys were conducted in 2011 and 2013 (n = 1168).

Psychological distress was measured using the K-10 scale. Employment status was not significantly associated with psychological distress over time, however there were significant differences between the groups with the continually employed reporting the lowest average levels of psychological distress over time. Controlling for coping skills, social support, stressful events and initial psychological distress changed the strengths of the association between transitional employment status and psychological distress at follow-up.

A significant longitudinal association between continual unemployment and psychological distress was observed. Initial psychological distress was significantly associated with becoming unemployed.

Results suggest initial psychological distress as a risk factor for becoming unemployed and that the negative psychological implications of employment transitions can be significantly reduced when conditions for coping are optimized.

Perreault, M., Touré, E.H., Perreault, N. et al. Employment Status and Mental Health: Mediating Roles of Social Support and Coping StrategiesPsychiatr Q 88, 501–514 (2017). https://doi.org/10.1007/s11126-016-9460-0

Although it has been established that unemployment and underemployment increase distress and depression, the psychological mechanisms involved are not very clear.

This study examines the roles of social support and coping strategies as mediators of the association between employment status and mental health, as well as gender and age differences as moderators. Residents from the epidemiological catchment area of south-west Montreal responded to a randomized household survey for adults in 2009.

A follow-up was conducted based on participants’ employment status 2 and 4 years later. ANOVAs tests were computed with SPSS to evaluate group differences, and structural equation modeling was performed with AMOS to test mediation effects. At baseline, among participants between 18 and 64 years old (n = 2325), 14.3 % were unemployed/not studying, 14.4 % worked part-time, and 56.5 % worked full-time. Employment status was found to significantly affect depression among those under 45 years old (chi-square = 23.4, p < 0.001).

Results showed a negative association of full-time employment with depression, which was fully mediated by social support, less coping with drugs/medication, and less distress. A negative association with full-time employment was also noted with distress, which was partially mediated by increased social support, coping with alcohol, and less coping with drugs/medication.

The total indirect effect suggests that full-time employees generally have more resources and do not tend to use avoidance strategies like coping with drugs/medication, resulting in less distress (β = −0.05; p < 0.01) and depression (β = −0.028; p < 0.01).

Results suggest that optimal impact on mental health could be attained when increasing employment, namely full-time employment, in communities.

 

Horaires de travail, trouble de sommeil et applications

Diane Boivin, Michel Perreault et Manuela Ferrari, qui ont obtenu un financement pour leur projet, Development of a digital sleep and fatigue coach for fronline health care workers during the COVID-19. Ce project, mené par Dre Boivin, sera financé par le Conseil national de recherche du Canada.

https://douglas.research.mcgill.ca/fr/news/les-drs-diane-boivin-michel-perreault-et-manuela-ferrari-obtiennent-un-financement-du-cnrc/

 

>> Un assistant numérique pour aider les travailleurs de la santé surmenés à trouver un sommeil réparateur
https://nrc.canada.ca/fr/histoires/assistant-numerique-aider-travailleurs-sante-surmenes-trouver-sommeil-reparateur

Soutien aux personnes ayant un trouble anxieux

Évaluation d’un programme de l’organisme Phobies-Zéro, un organisme communautaire à but non lucratif venant en aide aux personnes, jeunes et adultes, qui souffrent de troubles anxieux et le trouble obsessionnel-compulsif.

Phobies-Zéro est issu d’une mobilisation de la communauté afin d’offrir un programme d’action destiné au rétablissement des personnes. Les services s’adressent également à leur famille et à leurs proches.